J'ai quelques images vidéos et un enregistrement dont je ne sais pas s'il a fonctionné. Si tout se passe bien, je ferais un petit montage court.
Bon, sinon je jouais donc dans une Abbaye du XIIIème siècle aux côté de la reine Bérangère.
Le festival Teriaki m'a proposé de jouer dans le kiosque électronique, une oeuvre-dispositif du FRAC Ile de France qui propose de réinventer le kiosque à musique dans une version électronique où le musicien est relié aux spectateur par des casques audio :
L'idée m'avait beaucoup séduit, d'autant qu'un ami avait déjà joué dedans et avait adoré l'expérience. J'ai travaillé spécifiquement sur le thème de l'emprisonnement en lisant pas mal de choses sur le sujet, surtout des paroles de détenus. Et ma petite performance commençait par un extrait du film
Ne me libérez pas, je m'en charge. J'ai fait trois sessions de 20 mn dans l'après-midi au lieu des deux initialement prévues à cause de l'affluence sur le festival.
Pour tout dire, ça a été une expérience assez complexe, car je me suis vite rendu compte que la qualité d'écoute n'était pas au rendez-vous à la première session, casques fatigués ? Ampli dépassé par les événements ? J'ai passé ces 20 minutes à essayer de faire quelque chose de correct malgré les conditions.
Pour la deuxième session, j'étais donc plus alerte et ai pu ajuster les choses. Seulement, je me suis rendu compte de la limite du dispositif. Au delà du fait qu'on ne sait pas exactement ce qu'entend le public, la distance créée par les casques et cette cage de verre fait qu'il m'a été difficile d'être dans l'échange. Et c'est vraiment une composante essentielle pour moi lorsque je joue devant un public : essayer de sentir leur réaction, les inclure dans ce que je vis, chercher un terrain commun.
La troisième session a été la plus réussie car je commençais à apprivoiser le dispositif, mais l'expérience reste en demi-teinte pour moi. Si j'ai beaucoup aimé la proposition et que j'ai trouvé très intéressant de travailler pour ce dispositif, je pense que je ne le referai pas, ou en tout cas pas de cette façon.
Mais ça reste un très bon moment, avec un public très large et hétéroclite, alors que j'ai l'habitude de m'adresser d'avantage à des publics très avertis. Du coup, ça a donné lieu à des échanges très intéressants et surprenants.
Je crois que c'est vraiment la force du dispositif : inviter à la curiosité, ne pas être rebuté par un a priori en entendant vaguement sans avoir cherché à écouter un peu, ne pas hésiter à y aller car l'artiste ne verra pas si on part en court de route. On m'a dit que très très peu de personnes avaient abandonné l'écoute avant la fin.
C'était un dimanche après-midi, ambient-drone-noise pour la famille !