...Non, à ma connaissance,
stiiiiiiive, tu ne dis pas d'âneries !
...Et je confirme les propos de l'ami
erd
Moi aussi, j'ai eu envie de tenter l'expérience du dépôt de brevet, autrefois, mais sans donner suite... Et finalement, je ne m'en porte pas plus mal aujourd'hui !
En fait, les brevets et autres "droits" sont effectivement à durée limitée, géographiquement nationaux le plus souvent, voire européens parfois, mais plus rarement mondiaux, sauf peut-être auprès de (très) grosses boites internationales qui ont de réelles possibilités d'intervenir juridiquement sur les cinq continents, mais également les moyens de payer les droits d'enregistrement ! Même si ça peut prendre assez souvent des années, voire des décennies parfois, en cas de procédure de "
recours en propriété intellectuelle"...
Je n'ai jamais donné suite pour plusieurs raisons : de toute façon, avoir payé une petite fortune pour déposer un brevet "mondial" auprès d'une agence comme l'INPI en France ne te dispense malheureusement pas de découvrir un jour qu'il est exploité à grande échelle, et surtout à ton insu sans aucune contrepartie financière, par une marque locale en Chine, par exemple !
...Alors, quels peuvent être concrètement les moyens de (ré)pression dont dispose l'INPI par rapport à une telle production "
pirate" hors Europe ? Qui va intenter un procès, qui va en payer le coût et surtout, qui va en appliquer la sentence ?
...Après tout, tu as payé pour être protégé de la copie illégale, non ?
...En fait l'INPI ne fait juste qu'enregistrer le brevet, avec tous les paramètres mentionnés précédemment par erd, y compris la recherche en antériorité à la charge du déposant (pour éviter d'éventuels doublons), mais surtout précisant les limites géographiques et la durée de la "protection juridique". C'est cet enregistrement qui servira de preuve pour une éventuelle action en recours. Voilà ce qu'il en était à l'époque où je m'étais renseigné sur le sujet, mais ça date déjà du siècle dernier !
Malheureusement, pour tout le reste c'est au propriétaire et/ou à l'exploitant du brevet de se démerder tout seul auprès de la justice pour faire valoir ses droits à partir de cela, s'il y a lieu...
...Mais quand c'est au niveau international, surtout hors Europe, c'est vraiment un sacré bordel au point que même les cabinets d'avocats spécialisés se plantent parfois !
Donc, même si tu étais prêt à engager d'onéreuses poursuites juridiques internationales pour obtenir un dédommagement financier concernant un piratage industriel, rétro-engineering, ou copie conforme à 99,99%, et même si c'est absolument flagrant, il n'y a qu'à constater l'échec cuisant de la tentative de procédure engagée par BMW à l'encontre d'une société automobile chinoise qui a tout simplement cloné en quasi totalité l'un de ses plus célèbres SUV (le X5) pour relativiser les limites d'action d'une telle démarche. En effet, après avoir obtenu gain de cause au niveau national lors du premier procès en Allemagne, il fallait ensuite que cela soit reconnu également pour la Chine. Mais étonnamment, le procès suivant s'est tenu en Italie, la marque chinoise étant alors représentée par son importateur en Europe. Bien que plusieurs centaines de brevets BMW ont été effectivement violés lors du clonage presque intégral de ce véhicule, preuves techniques à l'appui, l'intervention "inopinée" du gouvernement chinois décrétant officiellement qu'il n'y avait pas eu copie semble pourtant avoir considérablement infléchi la décision du tribunal italien : relaxe, fin des poursuites, on remballe, merci, bonsoir !
...Quand "
chinois" rime avec "
sans foi ni loi"...
...Ou plutôt quand c'est Xi Jinping (习近平) et son gouvernement qui fixent arbitrairement les lois pour tous les autres...
...A mon humble avis, face à l'entreprise Behringer et son énorme outil de production chinois, assorti d'un service juridique inoxydable, ce bon vieux Tom risque tout simplement de manifester sa reconnaissance à Uli en acceptant l'inévitable proposition de "
collaboration (captive)" que ce dernier va très probablement lui faire en même temps qu'il lui rendra ses droits et son nom commercial.
...Moyennant quelques clauses de non-concurrence et d'exclusivité d'exploitation, ainsi que les brevets techniques déposés cette fois-ci au nom de Behringer, Oberheim participerait alors à la "
Music Tribe", comme d'autres talentueux concepteurs avant lui (si je ne m'abuse, Hiroaki Nishijima, co-créateur du Korg MS-20, par exemple), afin de se lancer quasi exclusivement dans le R&D de nouveaux synthés portant son nom, tout en profitant du godzillesque outil de production/commercialisation/distribution/communication d'Uli Behringer.
...Aurait-il d'ailleurs vraiment le choix de refuser une tel accord avec celui qui s'est montré publiquement aussi "généreux" et "respectueux" sans passer pour l'ingrat de l'histoire ?
Certes, il ne récupérera au mieux que d'infimes miettes de l'énorme gâteau que Behringer pourra alors se faire grâce à l'exploitation mondialisée, en toute légalité cette fois-ci, du nom commercial
Tom Oberheim, mais dans tous les cas, pour ce dernier, ce sera forcément moins risqué du point de vue financier que tenter l'aventure tout seul à la tête d'une entreprise quasi artisanale, face à la concurrence féroce des gros gabarits "
Made in China" qui occupent déjà très largement le marché actuel.
...D'ailleurs, ça pourrait même être une expérience technologique relativement passionnante au point de vue du concepteur d'instruments, parce que les sévères contraintes économiques imposées par Behringer fixeront alors de nouveaux challenges et des compromis techniques inhabituels.
Et pour conclure, puisque c'est Uli qui se charge de la com', et qu'il sait plutôt bien le faire, ce serait même l'occasion rêvée d'étendre encore davantage l'aura de
la Légende à une clientèle Behringer plus jeune et beaucoup plus large que ne l'était celle des synthés Oberheim du siècle dernier !
...Ça peut vraiment faire du bien à l'égo chez certains, ça !
...Donc, exception faite d'une éventuelle susceptibilité exacerbée, il y aurait largement de quoi se laisser tenter par le deal, d'autant qu'il n'est plus tout jeune, l'oncle Tom !
Alors les gars, on ouvre les paris ?