J'ai encore le souvenir des articles que j'avais lu à l'époque en 1975 dans Best et dans Rock&Folk à propos de "Radio-Activity". Les chroniqueurs étaient complètement passés à côté de cet album.
Me souviens que j'adorais, et adore toujours
Steve Hillage, à la fois pour sa guitare mais tout autant pour l'omniprésence des synthés, dont le
Tonto, (dans "Motivation radio") excusez du peu. Il est mon initiateur à la musique électronique bien plus que les Tangerine dream ou Schulze et les autres.
Or quand il a sorti son album "open", il venait de faire une tournée en Allemagne. Un soir dans une boîte après le show, tout est assez calme, et soudain
Kraftwerk est envoyé dans les enceintes et Steve s'aperçoit que tout le monde se lève et se met à danser ! Pour lui c'est une révélation: à la fois la technologie et le groove. Il a beau être un bon vieux hippie, il est aussi un musicien absolument unique dans toute l'histoire du rock, et plus encore grâce à son inimitable technique de guitariste et de compositeur. Il a dérrière lui les expérimentations de la
Canterbury School et jouait du
Coltrane au collège ! C'est ainsi qu'il sort "
Open". Je pense ici à la partie studio (l'album est double et l'autre est live). Or le riff central du titre éponyme est une tuerie rythmique que seuls des Prince ou des James Brown ont pu égaler. Et bien ces rockritics, et cela par conformisme vis à vis de leurs lecteurs, n'y ont vu/entendu que du feu.
Et Puis dans Gong il y avait
Tim Blake et la compagne de Steve aux synthés elle aussi,
Miquette Giraudy.
Et je ne parle pas du claviériste d'utopia de Todd Rundgren,
Roger Powell, dans l'album d'Hillage "L". J'ai la chance de posséder un CD solo de Roger Powell entièrement réalisé avec des synthés
Arp, "Cosmic Furnace".
Pourtant en matière de groove, des lignes de basse aux drums en passant par les ahurissantes envolées de guitare, je ne vois pas d'équivalent, et j'ai des témoins qui peuvent affirmer que j'en ai écouté des trucs ! Je leur en ai toujours voulu à ces critiques qui sont d'abord des marchands.. Ils ont juste un peu tiqué quand
Jeff Beck a affirmé qu'il donnerait tout ce qu'il avait pour avoir un son comme celui d'Hillage...
Ensuite Steve dans la même impulsion sort "For to next and not or" qui est désastreux. La cause de la foirade tient au fait qu'il commence à se diriger vers la trance. C'est un album de transition qui ne sait pas où il va ni ce qu'il veut. Puis ce sera l'aventure
System 7.
Dans Open, c'est Maître
Jean-Philippe Rykiel qui s'occupe des solis de synthé, et ils sont énormes les phrasés déployés !
Personnellement j'écoutais plutôt
Can et
Neu essentiellement à cause du look de Kraftwerk, de leurs tenues un peu rigides. Ça me renvoyait un truc avec des mauvaises vibes.
Du coup quand sont arrivées les eighties (dont grosso modo la seule gloire est d'avoir détruit ce qui avait été fait dans les sixties et les seventies) je me suis enfui vers le jazz. Il n' y a qu'avec la techno, la house et la trance que je suis revenu à la musique qui bouge.
(Un seul regret: que Bandcamp ne crée pas une radio...)
J'ai explosé la première fois que j'ai entendu le son de synthé en intro de "you don't belong here" de
Jori Hulkkonen, puis un autre dans "Méridian" de
Ian Pooley, et c'est là que j'ai décidé: "ce sera synthés !" Je ne regrette jamais mon choix (J'ai été un "assez bon" guitariste).
Merci pour votre attention...
https://www.youtube.com/watch?v=ayTcsRpmTLs[/video]
https://www.youtube.com/watch?v=xPOh61l0Ud4[/video]
Le synthé à 0.45 minute !