J'ai commencé à écouter.
je n'ai pas une si mauvaise impression, à part ce truc guilleret/vaguement transe à la con en 4° position... qui n'a rien, mais rien de rien à faire dans l'ambiance plutôt méditative de la suite "Oxygène".
Ca fait un peu amateur par moment, dans l'association des différentes parties (il ose des trucs assez "crus"), mais franchement ça m'étonne plutôt en bien de la part de ce vieux briscard... un côté encore gamin...
Il remixe et réemploie dans des rôles différents plein de thèmes ou séquences du premier opus, et c'est très bien fait.
On a cité comme un défaut le côté par moment "aléatoire" de certaines "mélodies" (qui n'en sont pas vraiment) ou de certaines séquences.
Pas si aléatoire que ça je trouve globalement, ça pose des ambiances inusitées (contrairement à beaucoup d'autres aspects de ces morceaux), voire carrément bizarres qui s'articulent là encore avec le reste d'une manière bien rafraîchissante!
Franchement pas mal!
On ne s'attendait pas ce qu'il nous refasse texto le premier et le second, n'est-il pas?
Je pense qu'on ne le lui aurait pas pardonné...
Je termine l'écoute à l'occasion, puis je me la repasse encore.
Et je reviens préciser mon impression.
Quand il a sorti Oxygène 7-13 il racontait dans KB qu'il n'avait pas appelé l'album oxygène 2 pour éviter le syndrome Rocky (2 3 4...)...
J'ai toujours entendu dans Oxygène une poésie que je ne retrouve pas là : les petits aléas, les petits sons bidouillés potards à la main...
Pour moi, ce n'est pas une question de technologie ou même de couleur sonore liée à l'époque ou à l'artiste.
Dans les années 90s, j'ai retrouvé cette poésie bidouillesque chez les Chemical Brothers.
Aujourd'hui, je retrouve cette poésie circuit-bendée et joyeusement triturée dans les recoins de soundcloud.
Moi qui étais déjà là quand le premier opus est sorti sur les ondes, je peux dire que j'ai immédiatement été saisi par un sentiment poétique inédit à l'époque.
Je pense que ça tenait au son des vieux coucous (qui étaient résolument high tech à l'époque), car c'étaient les premières productions aussi largement diffusées entièrement réalisés à l'aide de circuits électroniques.
Au niveau esthétique ça rompait avec la soupe variétoche ou le rock n' roll (et dérivés nombreux déjà alors), tous ces trucs formatés qui pourtant, pour bon nombre d'entre eux, utilisaient déjà les synthés ça et là.
Au niveau artistique, c'était aussi nouveau, il y avait là un ton méditatif, ne craignant pas les formes lentes, que l'on ne trouvait guère que dans le classique ou le contemporain, que, gamin, j'ignorais absolument.
Je commençais à lire (je veux dire lire), attiré presque exclusivement par la SF et le fantastique.
Cette musique collait pile-poil avec tout ça (aspect nettement revendiqué par JMJ d'ailleurs), et me montrait comme si j'y étais les vastitudes de l'espace, des nébuleuses flamboyantes, des planètes lointaines aux immenses couchants éternellement rouges, des races éteintes ou se mourant.
Ouaip... J'en pleurais, comme de nostalgie... Pour un peu il m'aurait fait accroire que j'avais vécu ailleurs, avant...
Bien sûr le type était fils de son père (je l'ignorais), et très très inspiré par Mahler, que j'ai ensuite découvert pour mon plus grand bonheur.
Rétrospectivement, à 50 ans passés, lorsque j'écoute maintenant ces deux premiers albums (et même le troisième), je note qu'outre le pari de la lenteur et des effets sonores, la poésie provient d'une espèce de simplicité malgré tout ingénue... Ce type était et reste manifestement une sorte de gamin rêveur, bien que par d'autres côtés l'enfance ait pu lui devenir une puérilité détestable dans l'égocentrisme.
Il osa et ose encore comme je le perçois dans de nombreux aspects de ce dernier album des associations sonores ou musicales d'une grande candeur...
Bien sûr il assume le poids d'une vie (comme nous tous), et d'une vie créatrice (malgré tous les emprunts qu'on lui reproche, il a clairement "inventé quelque chose"), et certainement pour lui la fraîcheur est devenue un combat de titan.
Mais je trouve que globalement ça fonctionne toujours.
C'est bien beau à entendre (à part ce 4e morceau qui aurait davantage sa place dans une suite "Rendez-Vous" ou même "Zoolook", que j'avais détestés d'emblée et n'ai jamais aimés, car ils me semblaient taquiner de trop près les poncifs de la variété)...
Beau récit!
Je pense que je vais acheter l'album, car l'écoute partielle sur tutube me saoule et j'ai pour habitude de payer les artistes lorsqu’ils produisent (disques, vidéos, livres....).
je viens d'écouter à deux reprises aujoird'hui l'album. Autant le dire tout de suite je n'accroche pas du tout les part.16 et 17, mais au risque de me faire allumer j'aime beaucoup tout le reste. Très sincèrement j'ai du mal à faire un quelconque rapproche rapprochement avec le premier opus de 1976, l'arstite a changé en 40 ans qu'on le veuille ou non, la technique aussi avec notament une utilisation des effets de studio qui n'ont rien à voir avec les deux Revox qu'il utilisait en 76, idem pour son phaser, ca ne sonne pas pareil.
Je trouve que les compositions expriment quelque chose de pas trés positif, autant en 1976 Oxygène exprimait l'espoir tout en s'interrogeant. Avec ce troisième opus, j'y vois un constat, 40 ans ont passé et finalement l'humanité va dans le mur, mais avec un renouveau possible malgré tout, c'est ce que je ressens avec le part.20. Une fin que l'on pourrait trouver dans un film de Kubric par exemple...
Je respecte ceux qui n'aime pas l'album, peut être que Jarre a eut tort de l'appeler Oxygène, perso je suis parvenu à faire abstraction (ce que je ne fais pas toujours!), ce qui explique probablement le plaisir que j'ai de l'écouter.
papi a écrit :Beau récit!
Je pense que je vais acheter l'album, car l'écoute partielle sur tutube me saoule et j'ai pour habitude de payer les artistes lorsqu’ils produisent (disques, vidéos, livres....).
Tiens, me suis réécouté tout Equinoxe cette nuit...
Putain d'album quand même ! Avec de temps en temps un doigt qui ripe mais on garde la prise. De l'humain, quoi !
(Par contre pour Oxy 14-20, j'ai checké en vitesse, on dirait une démo d'une groovebox Roland genre MC909... 'Pas du tout accroché, à la rigueur c'est à se demander si c'est vraiment de la même personne)
Bien d'accord avec vous, il utilise si mes données sont bonnes un Yamaha CS60, je me pose la question si ce dernier ne produit pas le son cuivré qui joue le thème sur Equinoxe part.5.
Tiens j'aurais plutôt dit Oxygène (de 1976) moi, son meilleur alboum
J'adore Equinoxe mais malgré tout on entend déjà ça et là quelques gimmick d'un style, heu... disons plus commercial.
Mais j'adore ces deux-là de toutes façons
Groskorg 3300 en dedans les collines, Polymoog et TVS vrombissant...
Pour moi les trois premiers albums me plaisent. J'ai une nette préférence pour Équinoxe, plus ryhtmé avec ces enchainements de séquences, ces sons, mais Oxygène reste le plus poétique a mon gout, celui qui m'a fait ouvrir tout grands les yeux du haut de mes douze ans sur cette musique que j'ai trouvé ( à l'époque, plus facile d'écoute et accessible que certains qui œuvraient déjà dans la sphère musicale électronique ) certains diront plus populaire, le terme ne me gène pas
Et oui Équinoxe fête ses 40 ans, j'adore le visuel et vivement le 16 Novembre. Le challenge est de taille, et peut être plus qu'Oxygene sur certains aspects.
Il est dans l’émission "à voix nue" sur France Culture de lundi à vendredi cette semaine de 20 h à 20h30... une demi-heure de récit par lui-même avec son aplomb habituel... je... je... je...
Par contre, il y a pas mal de choses que j’ignorais dans ses aventures musicales mondiales… À écouter agréablement tout de même... intéressant
De mon Mos-Lab ne sortent pas des sons seulement dûs au hasard mais aussi à des faux mouvements.