Un petit récit d’expérience qui peut peut-être en intéresser quelques-uns ici. Comme je l’avais expliqué dans ma présentation, j’habite depuis un an à Istanbul et lors de mon expatriation, j’avais fait envoyer une caisse énorme avec certaines de mes affaires personnelles dont une bonne partie mon home-studio !
Entre temps, en revenant en France pour les vacances, j’avais trouvé à Emmaüs un vieux
PSS-790 pour pas grand-chose (synthé génial au passage, si si !)et surtout, le photographe de mon mariage m’a donné un
Juno 6 en excellent état. J’avais aussi un vieil orgue italien Armon qui était resté en France faute de place dans le container.
Le fait est qu’à la fin de l’année, j’en avais un peu marre de ne pas avoir mon Juno 6 à Istanbul et j’ai commencé à me renseigner pour faire envoyer un petit container contenant les trois claviers et quelques autres bricoles et le devis annoncé était de 650 euros TTC. Il aurait aussi fallu ajouter le transport depuis le port d’Istanbul jusqu’à mon domicile, donc environ 700 euros. Evidemment, il était hors de question que je paie une somme pareille pour un clavier qui vaut environ 500 euros en occasion et les deux autres à peine 50 euros à eux deux.
J’ai réfléchi et je me suis dit que la seule solution qui me restait, c’était de prendre avec moi le Juno 6 et le PSS-790 en soute. J’ai donc commencé évidemment à me renseigner en regardant sur internet voir si des gens avaient fait la même chose et là j’ai été sacrément étonné de voir des commentaires effrayés. Effrayés non pas par des mauvaises expériences mais par la hantise que leurs machines soient martyrisées par l’aéroport, ses machines et son personnel. J’ai lu des trucs comme quoi les bagages faisaient des chutes vertigineuses, que le personnel jetait à tout va sans précaution etc… Tout cela est peut-être vrai mais certainement faux dans le cas qui nous intéresse comme vous le verrez plus loin.
Donc, vu ce que j’avais lu sur internet, évidemment j’étais pas rassuré du tout à l’idée d’envoyer mes claviers par ce biais. Mais quelle autre solution … ? Je me suis alors souvenu que mon amie claviériste turque Fulya avait fait un concert en Ukraine et que tout son groupe avait envoyé depuis Istanbul leur instruments (Roland Jupiter 80 y compris).
J’ai contacté Fulya pour avoir des détails et j’ai été surpris de voir qu’elle n’avait utilisé qu’un étui semi-rigide (type ceux de Stagg mais marque locale) avec le Jupiter 80 enveloppé dedans dans des serviettes. Le concert a eu lieu, le retour aussi, tout s’est très bien passé et ceci avec une compagnie low cost en plus.
Fort de cette expérience réussie, j’ai décidé bien sûr de faire la même chose. J’ai emprunté l’étui de Fulya et je l’ai ramené en France. Une fois en France, j’ai enveloppé mon Juno 6 avec du papier bulle (5 couches donc rien de maniaco-maniaque) et 3 couches pour le PSS-790. Je les ai mis l’un au-dessus de l’autre dans l’étui qui était d’ailleurs surdimensionné (140cm de long et le Juno en fait 106), donc il restait de l’espace vide que je n’ai même pas cherché à combler. En route donc en train depuis Poitiers jusqu’à Roissy Charles de Gaulle. Arrivé à l’enregistrement des bagages, c’est là que la partie importante est à retenir. Mon étui étant hors format, il est enregistré au comptoir normal mais il n’est pas envoyé par le convoyeur des bagages normaux. En effet, l’hôtesse m’explique qu’il faut que je l’envoie juste à côté, au comptoir des bagages « hors-format ». Elle a mis une étiquette « Fragile » car j’ai précisé ce qu’il y avait à l’intérieur. Je vais donc au comptoir « hors-format » et là c’est un convoyeur beaucoup plus large et dont la vitesse est beaucoup plus lente. Le gars scanne l’autocollant posé au comptoir précédent et hop, c’est parti ! A noter que je voyageais avec Turkish Airlines, donc pas du tout une compagnie low cost et que l’ensemble étui-Juno-PSS pesait 24,3 kilos alors que la limite chez Turkish est de 30 kilos.
J’arrive à Istanbul, le passage au passeport est tellement rapide que je suis en avance sur les bagages, ils ne sont pas encore sur le convoyeur. Les premiers bagages arrivent mais pas d’étui en vue. Dix minutes passent puis je vois un gars arriver avec un chariot rempli de bagages hors-format dont mon étui. Et le gars pose consciencieusement tous les bagages sur le convoyeur et je récupère mon étui ! Comme prévu, l’ouverture à la maison ne révèlera absolument rien, ni sur l’étui ni sur les machines, tout est parfaitement en ordre.
Je dois ajouter qu’à l’aller, lorsque j’ai ramené l’étui vide d’Istanbul à Poitiers, à l’enregistrement des bagages, on m’a enregistré l’étui puis ils l’ont posé dans un chariot qui allait directement à l’avion, donc même pas de passage par le convoyeur.
CONCLUSION : oubliez les cris de vierges effarouchées du net, n’ayez absolument pas peur d’envoyer des claviers dans la soute d’un avion (même sans étui rigide), il n’y a AUCUN problème !