Alors voilà....
L'établissement sus-nommé est célèbre au village, et loin dans la vallée, en amont comme en aval.
Vers 1985, on vit arriver sur les lieux, payant comptant l'acquisition de la propriété, un sieur Michel Bérard (je me permets de révéler son identité officielle, car tout porte à croire qu'il ne s'en sert plus trop aujourd'hui), roulant grand train et arrivant d'Helvétie.
En une douzaine d'années, il exerça tour à tour et/ou en même temps les professions de tenancier de boîte de nuit (dans la grande cave voûtée où certains d'entre vous ont dormi, comme en témoignent les vestiges de divers équipement électriques, la sonnette commack et le judas grillagé), importateur exclusif des quads Polaris (ça n'a pas marché car, ayant eu l'accord verbal de St Paul-USA, il s'aperçut au moment de signer que le contrat avait en fait été accordé à une autre personne 2 mois plus tôt), Loueur de véhicules, "famille" d'accueil pour jeunes adultes mâles en mal d'intégration sociale (comme il fallait occuper ces jeunes gens dans l'intérêt de leur santé morale, ce fut une intense période de rénovation et d'extension des locaux
), hôtelier pour chiens (l'été)/colonies d'enfants (l'hiver), les deux activités dans le même local (convertible), la seconde sous couvert d'un n° d'agrément Jeunesse et Sports "emprunté" à une connaissance qui en jouissait dûment, directeur de centre équestre (22 chevaux confortablement logés dans l'écurie toute neuve construite par les apprentis-racailles repenties), transporteur (avec un camion qu'on lui avait prêté, mais à l'insu du propriétaire légitime), séducteur de jeunes villageoises à peine pubères, j'en passe et des meilleures...
Le voisin, qui le connaissait très bien, et entretenait, malgré le profil hurluberlesque de l'individu, de bons rapports avec lui, indique, sourire en coin, que le bonhomme avait "tous les matins en se levant une nouvelle idée (pour faire du pognon) qu'il avait quasiment oubliée le soir même".
Quand, au bout de plusieurs années les huissiers se firent par trop insistants, l'individu disparut sans crier gare...
On sut plus tard qu'il travaillait comme chauffeur de bus dans une entreprise familiale de voyages espagnole.
Un peu plus tard encore, on apprit qu'il avait séduit l'épouse du patron (l'entreprise était au nom de Madame) et était devenu calife à la place du calife.
Ensuite on s'y perd un peu...
Mais le plus beau est encore le début de cette brillante carrière: Durant son helvète période, le zazou était douanier.
A titre personnel, il disposait d'un élevage de chiens renifleurs dont il louait les services à son employeur...
On dit qu'un jour il fit une "trouvaille" et plus jamais ne mit les pieds en Suisse...