Vu hier soir Bertrand Belin en concert.
Formule scène bien plus "touffue" que les albums, souvent arrangés de manière minimaliste, élégante et "dandy", à l'image du personnage joué par l'artiste (Belin au naturel est un type tout-à-fait ordinaire, simple, et sympa, doté d'une voix NORMALE).
Il y avait là, outre une basse, une batterie, une gratte électrique tenue par Belin lui-même (c'est un EXCELLENT guitariste!) et une joueuse de marimba, deux énergumènes entourés de claviers électroniques divers et variés.
L'ensemble procurait un rendu plein, complexe, massif et relativement "tendu".
A noter le travail exceptionnel du sondier: Malgré la très grande complexité des arrangements, et le volume sonore disons "poussé", tout était clair, net, et l'on suivait sans peine les sons produits par les quatre mains des claviéristes. Vu mardi La Maison Tellier, dans la même salle, sur le même système, mais une autre personne aux manettes: Rien à voir en terme de qualité sonore: C'était bien, mais un rien brouillon. Difficulté entre autres à saisir les paroles. Nous étions assez haut dans la salle, et nettement sur la droite. J'ai mis l'effet sur le compte du placement. Hier nous étions, par hasard, dans la même rangée, même un peu plus à droite encore: Rien à voir!
Autre magnifique option de concert (magnifique pour moi bien entendu): pas l'ombre d'un ordi sur scène, et pas de séquenceur: Tout joué à la main en temps réel par des musiciens professionnels: un régal!
Ceci posé, voici mon sujet: Emergeant de ce mix particulièrement dense et vigoureux, un instrument capte immédiatement mon oreille par la présence et la tension remarquables de ses sonorités.
Le son lui-même change souvent au gré des morceaux, mais le caractère est bien là. Qu'il agisse d'une basse, d'un pad, ou d'une mélodie, cet instrument est toujours celui qui sert de "charpente" au morceau, et qui emmène l'adhésion immédiate.
Au bout d'un moment je parviens à saisir qu'il provient d'un clavier à main gauche et en bas (claviers sur plusieurs étages -deux ou trois- pour chacun des deux gars) du type placé à jardin.
Hélas, la disposition de l'ensemble et mon placement opposé dans la salle ne me permet pas de distinguer l'engin... Je n'en vois qu'un morceau du profil, mais le plan relevé du panneau au-dessus du clavier, assorti à ce caractère sonore si prenant, me fait immédiatement penser à 3 possibilités: SH5, MS20 ou TheRiver.
Je doute d'emblée des deux premières options, parce que d'un morceau à l'autre l'instrument produit des sons très variés, or les morceaux s'enchaînent souvent avec très peu de délai: Ce doit être un synthé à mémoires. D'un autre côté, le son n'est pas vraiment "moogish", mais bon, comme on dit, "dans un mix..."
Après le concert, avant de sortir, évidemment, je descends en bord de scène pour me rincer l'oeil: C'est un MS20. Visiblement, il a roulé sa bosse. Un ancêtre je pense.
Chapeau, le type le connaît comme sa poche pour touiller à la volée les sons variés requis pour chaque morceau! je note tout de même l'absence de patches sur le panneau de droite. Pas un cordon en vue au "poste de travail". Mais chapeau bas tout de même!!!
Outre le vénérable, je reconnais un Sequential Prophet08 (utilisé souvent pour de très belles nappes de brass rythmiques moelleux), un MicroKorg au clavier noir, un Ensoniq Fizmo, un Memotron, et un NordStage (sons de pianos et de sax).
A cour, pas mal de numériques que je ne connais pas, en particulier un petit bidule au clavier assez étendu mais doté de mini-touches, qui produisait de belles nappes aiguës très "tendues". A vue de nez, nonbstant la qualité sonore constatée à l'oreille, j'aurais dit un genre de Yamaha PSS ou PSR, mais ça m'étonne... En fin de concert, l'ambiance lumineuse sur la scène vide était feutrée. Je n'ai pas vu la marque, et je n'ai pas osé monter sur scène pour m'approcher...
Un autre MicroKorg près du Marimba.
Ici, même plan de scène (sauf le guitariste/bassiste qui était à gauche), mêmes musiciens et mêmes instruments à première vue, disposés de la même façon, à part le marimba qui est absent: