
Salut, camarades ! Je ne viens pas faire mon sodomisateur de drosophiles, mais je me permet de venir vous faire réfléchir à certaines petites notions techniques très connues, mais auxquelles on ne pense pas toujours.

Tout conducteur, et même le meilleur qui soit, possède une caractéristique propre au
matériau qui le compose, parfaitement mesurable, c'est sa
résistivité !
De plus, un câble coaxial étant composé d'un conducteur central (ou plusieurs), entouré d'une gaine isolante, puis d'une tresse conductrice (ou parfois un film métallique), et enfin une autre gaine isolante en contact avec l'extérieur, on constate un phénomène électrique propre à l'association
conducteur/isolant/conducteur et qu'on appelle
capacitance. Là aussi, il s'agit d'une grandeur électrique tout-à-fait mesurable avec le matériel adéquat, et variable en fonction des matériaux utilisés pour les isolants et les conducteurs.
A remarquer également, qu'un câble bifilaire comporte aussi cette association en sandwich
conducteur/isolant/conducteur, et possèdera lui aussi une certaine valeur de
capacitance. De même pour d'autres types de conducteurs parallèles en nappe, par exemple.
Donc, un câble audio de longueur donnée possède à la fois une
résistance et une
capacité (proportionnelles bien sûr à sa résistivité et à sa capacitance, mais aussi à sa
longueur). L’association de sa résistance avec sa capacité va former, en courant alternatif, d'une part une
impédance, variable en fonction de la fréquence du courant alternatif qui circule dedans, mais également et surtout un effet de
filtre passe-bas.
Voilà où je voulais en venir !
Comme nous sommes tous très attentifs à cette histoire de filtre, passion de l'analo oblige, ça signifie donc que pour un type de câble donné, la longueur de chaque cordon et les matériaux qui le constituent vont influer sur le spectre des fréquences qu'il est capable de véhiculer. Et aussi qu'il y aura un effet audible ou non, si la fréquence de coupure du filtre passe-bas de ce cordon se situe très au-dessus des fréquences audio.
Alors les termes de "profondeur du champs sonore", "transparence", "clarté des aigus", voire le fameux "rendu", ne sont pas des termes scientifiques quantifiables, juste l’expression de sensations purement subjectives. Mais, appareils de mesure en main, on peut quand même établir un comparatif de câbles sur la base de ces deux grandeurs électriques, et juger par la suite de leur réel impact sur ces sensations auditives.
Pour finir, la conséquence de cela dans le cas particulier des câbles d'alimentation :
La plupart de nos appareils vintage utilisent des alimentations "classiques" (ou linéaires) comprenant de gros condensateurs de filtrage. Ces condensateurs ont pour double rôle de gommer les oscillations provenant du bloc de redressement de la tension alternative du secteur, mais également servent de réservoir d'énergie ultra-rapide en tension continue, pour fournir une quantité de courant nécessaire au montage en aval. Dans le cas des systèmes d'amplification (voire de préamplification), ce courant même s'il est dit "continu" parce qu'il circule toujours dans le même sens est pourtant très variable en fonction des fréquences, et le courant nécessaire aux basses fréquences est souvent beaucoup plus important que pour les hautes fréquences. En particulier, des impulsions brèves, comme un "gros kick bien gras" de batterie provoquent un brutal appel instantané de courant auprès des condensateurs de l'alim.
Il s'ensuit que si les conducteurs employés entre l'alim et l'ampli qui suit ont une résistance trop élevée, ce gros appel instantané de courant sera freiné voire "étouffé" par la résistance propre du conducteur, de la même manière qu'un sprinter qui devrait courir avec un masque à gaz sur la bouche et le nez.
Même résultat si les condensateurs de l'alim sont sous-dimensionnés, et se retrouvent vidés sans avoir pu fournir la totalité du courant demandé par l'ampli lors du fameux "kick de la mort".
On peut donc, avec des condensateurs plus gros, des câbles d'alim plus courts, plus gros et/ou de plus faible résistivité, obtenir enfin de meilleures performances sonores sur le même appareil avec une puissance plus importante dans les graves, notamment !
C'était un petit rappel de physique, juste pour dire que les audiophiles ne sont pas forcément tous des
idiophiles, à condition qu'ils sachent garder le sens de la mesure... C'est comme pour tout le reste, n'est-ce pas ?
Désolé d'avoir été aussi long...
