
De mon côté, j'utilise aussi plusieurs patchbays MIDI :
Yamaha MJC8,
MOTU MIDI TimePiece II (Série), et 2
Roland A-880.
Le Yam est un vrai vélo, ultra simple d'utilisation, mais ultra limité malgré ses 8 E/S. En particulier, aucune fonction de MERGE n'est possible. Chez moi, c'est l'outil minimal pour recevoir en entrée mes 4 claviers MIDI et renvoyer leurs signaux vers les autres patchbays, et, en retour, recevoir les commandes provenant des ordis ou des séquenceurs/groovebox, pour les renvoyer vers les "MIDI In" des claviers.
Sa doc étant absolument squelettique, s'il a des fonctions supplémentaires au-delà de ses 50 mémoires de patch, je ne les ai pas encore trouvées, et de toute façon je ne mes cherche même pas.
Le MOTU MTP II est nettement plus intéressant, et possède des très puissantes fonctions de routage, mais comme il a été développé à l'origine pour être interfacé sur les vieux Macs via leur prise série RS422 (cette petite prise Mini-DIN qu'on trouve aussi sous l'appellation "To Host" sur certains claviers), et que je n'ai que des PCs, je ne peux pas vraiment utiliser toutes ses fonctionnalités, d'autant que le logiciel prétendu compatible avec les PC et censé gérer l'interface série RS232 des PCs n'est fonctionnel sur aucun des miens.
...Mais en mode "Standalone" il lui reste quand même pas mal de possibilités quand on se penche sérieusement sur sa programmation via la série de menus et le petit afficheur LCD sur 2 lignes (pièce très critique sur cet appareil). Autre avantage, il permet d'exploiter ses 4 potards en façade pour envoyer en temps réel des commandes CC (control change) pour modifier par exemple un filtre ou une enveloppe à la volée, et on peut aussi utiliser ses deux entrées pour pédales (switch ou expression) paramétrables pour deux CC de plus (et on n'est pas obligé de le faire avec une pédale, d'ailleurs : un simple potard branché sur un jack TRS fait parfaitement l'affaire, et à plus forte raison un joystick sortant sur deux jacks TRS). Autre chose aussi, on peut le chaîner directement à un deuxième MTP (en mode "esclave") via une prise spéciale à l'arrière, pour exploiter 16 E/S au lieu de 8 à partir du module qu'on aura déclaré "Maître". Il a également des fonctions de Merging.
Mais sa fonction la plus intéressante, à mon avis, surtout avec les grooveboxes et les séquenceurs hardware, c'est la possibilité de router les signaux MIDI vers différentes sorties physiques en fonction du canal MIDI, et cela pour chaque entrée physique. Par exemple, la Groovebox branchée sur l'entrée n°2 du MTP va envoyer la basse en canal MIDI 11, et les nappes en canal 12. Eh bien, je peux "mapper" le MTP pour que ma basse soit renvoyée en canal MIDI 1 sur la sortie physique n°5 (où se trouve branchée une BassStation, par exemple), et la nappe encore en canal 1 sur la sortie physique n°7, où se trouve branché un Akai VX90 polyphonique. Du coup, on n'est pas obligé de jongler avec les canaux MIDI en permanence ou se mettre en mode OMNI quand on n'a pas un expandeur multitimbral. Puissant, non ?

Oui, certes, mais ça demande quand même de la programmation préalable en standalone pour l'utiliser.
Et pour finir, à mon avis le plus intuitif et spontané, voire le plus "immédiat" à éditer et à programmer, surtout en live, c'est le Roland A-880. Toujours en 8 E/S, dont deux E/S en façade.
Tout se voit du premier coup d'oeil, grâce à son mode "chenillard" (en plus, c'est plutôt joli, voire spectaculaire pour ceux qui aiment ça !

). Toutes les entrées et sorties sont immédiatement accessibles en façade : pas besoin de faire défiler les mémoires, même si elles sont aussi disponibles si on en a besoin. On peut même (re-)router instantanément et "à la volée" en cours de jeu, ce qui n'est pas vraiment possible sur les autres, surtout le Yam. Du coup, aucun problème pour se payer un joli petit drone des familles : on active la sortie voulue au moment du "Note On", et on la désactive avant de relâcher la touche.
Il y a la possibilité de merger deux entrées, dont l'une portera le titre prestigieux de "Control Input", et aura le privilège de transmettre également l'unique MIDI-Clock autorisé pour toute la chaîne d'expandeurs/synthés/BàR/Grooveboxes/Séquenceurs en sortie. On peut également filtrer certains types de messages
spéciaux pour éviter certains accidents en live (Sysex, ProgChange, etc...). Autre chose très sympa aussi, c'est la possibilité de l'éditer en MIDI (avec SoundDiver, par exemple, ou en Sysex pur et dur). Du coup, on peut même utiliser un séquenceur MIDI hardware pour envoyer des "Program-Change" (ou même du Sysex éventuellement) sur le "Control Input" pour modifier automatiquement la config de routage en cours de morceau, en rappelant diverses mémoires (il y en a 64 selon une matrice 8x8 devenue très classique sur les bécanes Roland). Et comme on peut, en sacrifiant l'une des E/S MIDI, en chaîner plusieurs, cela permet une souplesse de commande très confortable. Perso, c'est comme cela que sont câblés les miens...