Numérisation d'un synthétiseur analogique

[chok]

Y'a des joueurs de jazz qui étaient desolfégisés (nouvel adjectif qui veut dire "sans connaissance du solfège"), ne serait-ce que ceux qui sont mal ou non-voyants (le grand Ray, entre autre)...

Pour la lecture des schémas, c'est plus sioux, moins précis qu'une partoche, mais quand on reconnait un filtre "à la Moog" avec son échelle à transistors, alors on peut imaginer vaguement ce que pourrait faire la machine, mais tout dépend aussi comment le filtre est utilisé (niveau d'attaque.....)....

Je plussoie pour le fait que les pros aient besoin du solfège et je rejoins Orou dans le fait d'être épaté par les gens qui lisent les partoches. J'ai déjà eu comme voisine de métro une jeune (et belle) femme qui lisaient des partitions et chantait l'air en même temps, très impressionnant...

J'ai eu aussi une copine (RIP) qui avait plein de prix de conservatoire en piano, je lui apportais des partoches de Supertramp ou de EW&F, elle ne connaissait pas les morceaux et quand elle les jouait.....ronondidju, là, j'ai regretté que mes parents ne m'aient pas forcé à faire du solfège.....

Malgré tout, sans ce solfège, j'arrive à me foutre les poils avec des sons et mes piètres impros et compos, le bonheur n'est-il en fait pas là ?

[LeGrosChat]

[mode souvenir=ON]
Il y a une petite vingtaine d'années, dans le TGV, après avoir filé un coup de main à un type sympa qui avait du mal à ranger le "cercueil" de son violoncelle dans le compartiment à bagages, on s'est assis tous les deux à côté d'un Indien (...d'Inde, bien sûr, mais sans le bandeau de celui de Push ) qui bouquinait un livre écrit en caractères indiens, justement. On a discuté ensemble tous les trois un petit moment, puis le violoncelliste a sorti un paquet de partoches, l'indien a repris sa lecture, et moi je me suis plongé dans les listings de l'application que je devais aller modifier et ré-écrire sur le mini-système IBM d'un client de ma boite.
Au bout d'un moment, je me suis rendu compte de l'image qu'on pouvait donner, vu d'un observateur externe, et le côté un peu surréaliste que cela avait, chacun avec des documents écrits quasiment incompréhensibles pour les deux autres... Ca m'a fait un peu rigoler, et comme le zicos me regardait intrigué, je lui ai expliqué... On en a un peu plaisanté tous les trois et on a repris nos lectures respectives.
A Lyon, il y a un type qui est venu s'installer sur le 4e siège avec nous. Au bout de quelques minutes, il a sorti un journal et s'est mis à lire... C'était "Der Spiegel" !
Quand on a vu ça, on s'est tous mis à rigoler spontanément, comme des gamins, sans s'être dit le moindre mot...
L’allemand gêné a immédiatement retourné son journal pour en regarder la couverture, ramassé ses affaires sans rien dire et est vite parti s'installer plus loin !
Il a dû nous prendre pour des jobards !
[mode souvenir=OFF]

EDIT:
Il y a aussi un truc pour aider les jazzeux "non-solfégistes", c'est qu'il existe quand même des combinaisons d'accords et d'harmonies presque standardisées, un peu comme les grilles classiques de blues, qui permettent de structurer les enchaînements harmoniques entre eux selon des schémas déjà connus. Mais c'est vrai qu'il y en a beaucoup, et d'innombrables variantes... Faut une mémoire énorme, et c'est aussi une grosse question de travail !

[maxijim]

On raconte que Descartes, rebuté par le système actuel de notation musicale, en avait inventé un meilleur, plus visuel. Les membres de l'académie auxquels il avait présenté son projet se sont déclarés très intéressés... et se sont dépêchés de le faire disparaître.

Impossible car : si Descartes pense, tu le suis ...

[oryjen]

Il y a aussi un truc pour aider les jazzeux "non-solfégistes", c'est qu'il existe quand même des combinaisons d'accords et d'harmonies presque standardisées, un peu comme les grilles classiques de blues, qui permettent de structurer les enchaînements harmoniques entre eux selon des schémas déjà connus. Mais c'est vrai qu'il y en a beaucoup, et d'innombrables variantes... Faut une mémoire énorme, et c'est aussi une grosse question de travail !

Oui le jazz est un domaine très repéré et très savant, au parfum subtilement "peuple". Brassens, qui adorait le jazz, confessait faire de la 'musique pour concierges cultivés' .

Tout ce travail pour se couler dans un modèle... Quelle dérision.
Le meilleur de la musique, c'est l'aventure, pour celui qui la fait comme pour celui qui l'écoute, pas vrai?... Mais il est tellement vrai aussi que les pantoufles sont confortables.
C'est vrai aussi que l'état actuel du jazz est le souvenir presque effacé d'une rébellion et d'une fronde, d'un désir fou d'inventer quelque chose qui s'écarte de la norme actuelle, qu'on a trop de flemme et d'immodestie pour tâcher de comprendre, ou dont on refuse viscéralement les intrications avec l'état social... La part occulte, là-dedans, du désir plus ou moins formulé d'établir une nouvelle norme propre à remplacer l'ancienne, de l'aspiration bête à laisser sa trace?.. On pourrait appeler ça le syndrôme Kouchner, je crois...

Le mieux, pour se tenir au plus près de la sincérité, est évidemment l'absence de norme.