C'est pas pour me démarquer absolument des avis des un-z-et-des-z'ôtres, mais j'utilise volontiers plusieurs claviers-maîtres en fonction de ce que je dois jouer, et je m'en porte très bien !
Chacun a des spécificités techniques et un "caractère" de doigté différent, et c'est ce qui m'importe : pour jouer des grosses nappes plaquées et évolutives, un aftertouch poly est quasi indispensable (à défaut, l'after de mon FZ-1 me suffit). Pour jouer des arpèges rapides en pizzicato, je préfère largement un clavier "nerveux" comme celui de mon Cheetah MK5V, qui a une remontée de touche ultra-rapide et un touché très léger, même s'il a de gros défauts de polyphonie dans son soft. Pour un piano, ou un EP, les 6 octaves de mon AKAI AX73 sont un vrai bonheur, même si un touché semi-lesté et une meilleure définition de la vélocité seraient préférables...
Pour un caractère de son différent, on change de synthé, et ça me semble aussi logique de changer de clavier en fonction du caractère de jeu de l'instrument, ou de la partie à jouer... Non ?
Le mieux, c'est donc d'en avoir plusieurs, tout simplement !
Lors d'un très ancien concert pop-rock en participation avec un autre groupe, donc avec mise en commun du matériel, je me souviens d'une série de reprises de Supertramp où j'avais été obligé de jouer la partie Wurlie de la "Logical Song" de Roger Hodgson sur le clavier (trop) lesté (peut-être un des premiers Fatar, d'ailleurs) du "collègue"... N'ayant pas l'habitude de ce touché, et avec un clavier très mal positionné pour ma taille (1m90), je me suis chopé une espèce de tendinite dans l'avant-bras au bout d'une petite minute de jeu, et je ne savais plus comment jouer pour ne plus souffrir le martyre

... Au point d'être obligé de me lever, me pencher sur le clavier, à droite ou à gauche, croiser les mains pour inverser les parties main droite/main gauche et reposer mon bras droit dans la mesure du possible, surtout que la chanson suivante c'était "Dreamer" !
Le pire, c'est que beaucoup d'imbéciles ont cru que c'était du pur "jeu de scène" (
"Woah, il croise les mains comme Jon Lord !" 
) et personne ne m'a vraiment pris au sérieux quand j'expliquais que c'était seulement parce que j'avais trop mal au bras !
