Pour ma part, je suis très satisfait du Music Easel BEMI. Pourquoi ? Et bien, parce-que je trouve le concept général de cet instrument absolument génial (le mérite n'en revient bien entendu pas à BEMI mais bien à Don Buchla) même si vieux de quarante ans : compact, portable, flexible, riche en possibilités d'articulation des sons, riche en possibilités timbrales, taillé pour le jeux en temps réel et l'impro, avec une signature sonore forte, charismatique et, quoi qu'on en dise, relativement accéssible. Le BEMI a indéniablement en lui le DNA de Buchla, même s'il sonne plus que vraisemblablement différement de l'original. Bref, il est unique en son genre, même encore à l'heure actuelle...
C'est pour toutes ces raisons que j'ai choisi de commander un BEMI, et je ne suis pas déçu, loins de là. Au vu des problèmes de qualité sur les premiers exemplaires livrés j'ai bien fais comprendre à BEMI que je ne voulais pas d'un Easel baclé et je dois dire que BEMI a bien rempli le contrat sur cet aspect là. Mon exemplaire est impeccable, mis à part le fait que j'ai l'impression que la sérigraphie ne tiendra pas des décénnies... Aussi, je trouve dommage que BEMI n'a pas prévu un clapet pour fermer l'espace ou se trouvent les connecteurs d'alim, Midi et sorties 6,35... pas de protection contre l'humidité et la poussière...
Le seul truc qui m'a énervé au début c'était le souffle présent sur toutes les sorties audio, y compris la sortie casque (même si celle-ci est pourvue de la fameuse modification pour atténuer le souffle...) Au bout de quelque temps je me suis rendu compte que le souffle n'étais pas dû à des amplis merdiques comme je le croyais mais bien un problème lié à l'alimentation... En effet, tout bêtement en branchant mon Easel sur une autre multi prise dans mon studio, le souffle avait pour ainsi dire disparu... ??!!
Même s'ils sont basés sur le même instrument original, les 208 BEMI et 208r sont très différents l'un de l'autre. Déjà à l'oreille la différence est notable et encore plus marquée lorsqu'on compare les formes d'ondes à l'oscilloscope. Selon moi, le 208r est plus "gras" et plus péchu... peut-être est-ce dû au fait que le BEMI est quasiment full SMT alors que le 208r est majoritairement through hole, mis à part les résistances... BLT, corriges-moi si j'écris des bêtises

Les LPG respectifs réagissent de manière différente (normal puisque vactrols inside...), les enveloppes et pulsers agissent différement (plages des durées, mais ça c'est réglable sur les deux en interne je pense), la façon dont réagis le CO aux modulations du MO par le bus interne, la façon dont agis le mix de la réverb, le driver de la réverb, la façon dont réagis l'instrument lorsqu'on branche plusieurs signaux sur une seule entrée CV, l'action du waveshaper, etc... Bref, ce n'est pas totalement différent mais ce n'est pas non plus tout à fait la même chose.
Alors, pourquoi ais-je opté pour le BEMI plutôt que pour le 208r avec un contrôleur type 216c ou autre ? Et bien, parce-qu'en l'état le port pour les cartes de programmation sur le 208r est inutilisable à défaut de cartes compatibles, parce-que le 218 a un arpégiateur et parce-que finalement un 208r + 216c ne m'aurait finalement pas coûté beaucoup moins cher qu'un Easel BEMI. Par contre, j'aurais bien senti un p'tit 208r en complément de mon Easel. Le fait que le BEMI possède une interface Midi peut être un élément d'importance capitale pour certains, ce n'est pas mon cas, je n'en ai rien à faire du Midi. Tout comme la carte Imachin qui viens de sortir et qui pose déjà des problèmes de compatibilité...un bazar dépendant d'un host à obsoléscence programmée ? Non merci ! Tant qu'il y aura des résistances en through hole je pourrai tranquillement faire mes petites cartes de programmes...
Voilà, ce petit Easel BEMI me convient finalement très bien, tant en studio en combinaison avec mon Modcan que seul en live, il me procure un univers sonore qui m'était jusque-là inaccéssible et compatible avec mon projet artistique. C'est bien là ce qui compte le plus pour moi. Malgré le fait que le Easel à des limitations très nettes, et vu le peu de temps que j'ai à passer dessus, je suis persuadé que cette petite machine n'a pas fini de m'étonner ni de me procurer du plaisir... qui sais, peut-être que d'ici 40 ans je le maîtriserai aussi bien que Charles Cohen
Bien sûr, quiconque serais dans mes parrages est bienvenu pour une petite rencontre avec moi, mes bières artisanales et mon Easel
