Eh bé !!!
Loin de moi l'intention de provoquer de tels crêpages de chignon chez les grenouilles avec un tel sujet (quoique, si un jour vous croisez une grenouille avec un chignon, il sera grand temps d'arrêter définitivement de consommer toutes sortes de champignons, même les plus innocents !
)...
Dans un sens, et pour répondre à Yohda, après avoir écouté attentivement plusieurs titres de Venetian Snares, et en particulier l'exemple que tu as mis pour info, je pense qu'on est ici dans un domaine assez proche de la musique concrète, dont les règles de composition permettent de s'affranchir de ce canevas rythmique rigide que l'on a l'habitude d'entendre dans la majorité des autres genres musicaux. Cette contrainte particulière étant définitivement levée, il est sans doute possible de créer de tels morceaux sans avoir la nécessité d'un sens suraigu du rythme (au moins au sens strict où on l'entend habituellement). Pour d'autres morceaux du même compositeur, j'ai remarqué qu'il oriente souvent son style vers des parties très proches de la musique classique, dans laquelle il est extrêmement fréquent de faire varier le tempo avec une certaine liberté pour en assurer une meilleure expressivité, au gré de l'interprète soliste ou du chef d'orchestre, selon le cas. Ça aussi, c'est une autre façon d'échapper à l'obligation du respect absolu de la mesure, pour lui.
Pour l'anecdote, il m'est parfois arrivé de croiser des musiciens classiques (dans mon cas, une pianiste et plusieurs cuivres) qui n'avaient quasiment aucune "aptitude rythmique" indépendamment d'un excellent niveau de maîtrise de leur instrument, et avec lesquels il était très difficile de jouer en groupe, faute d'un sens suffisant de la mesure, et donc d'une totale incapacité à se "placer" dans le rythme.
En revanche, comme dans l'exemple de Steven Wilson que citait Ascent, lorsqu'il y a une (ou plusieurs !) structure(s) rythmique strictement prédéfinie(s) cela demande à chacun des musiciens un autre type de compétences techniques et de travail pour se synchroniser dans le groupe. Lorsqu'il s'agit de rythmes binaires ou quaternaires qui nous sont extrêmement familiers, on n'y prête quasiment plus attention, mais c'est de moins en moins "naturel" pour les autres valeurs de mesures.