Pistol a écrit :Mais justement toute la subtilité des tables d’ondes est donnée par les ondes intermédiaires, qui ne se calculent pas par un simple morphing
...Heu, justement si : le calcul des formes d'ondes intermédiaires successives, c'est exactement cela qu'on considère comme du
vrai morphing.
A ma connaissance (merci de corriger si nécessaire !) le principe des tables d'ondes, ce sont de très courts échantillons stockés en ROM et organisés en "tableaux", dont les colonnes (ou resp. les lignes) représentent les différentes formes d'ondes proposées, et dont chaque ligne (ou resp. colonne) contient la liste des valeurs successives des points d’échantillonnage nécessaires pour (re)créer par interpolation linéaire la forme d'onde concernée, qu'elle soit simple ou plus complexe.
Lorsqu'une note est jouée, le processeur vient alors successivement lire chaque case mémoire de la ligne et de la colonne sélectionnées, et renvoie la valeur numérique lue vers un DAC qui retranscrit cela en tension électrique modulée, à la vitesse correspondant à la fréquence sonore de la note jouée et de façon répétitive en rebouclant les échantillons lus, ce qui génère ainsi la forme de base de la source sonore du générateur de son, avant qu'elle traverse ensuite divers étages du synthé : filtres,enveloppes, effets, etc...
En fait, c'est un mode de synthèse sonore directement issu du sampling, avec stockage des échantillons en ROM, qui a été largement employé et amélioré selon plusieurs variantes (l'échantillonnage PCM, par exemple) à partir du milieu des années 80 dans de nombreux synthés et expandeurs (appelés "
ROMplers"), et sous diverses appellations, entre autres la célèbre
Linear Arithmetic chez Roland, avec les séries D et U (D-50/D-20/D-110/U-110/etc...).
...Lorsqu'il y a
morphing, cela consiste, en plus des opérations prédédentes, en un calcul d'une valeur moyenne pondérée entre deux valeurs lues pour chacun des points d'échantillonnage d'un même rang, mais pour deux formes d'onde différentes, l'une étant la forme d'onde de départ, et l'autre celle d'arrivée. Cette pondération pouvant être selon le cas un paramètre figé (par potard ou dans un menu) ou variable (modulé par un LFO et/ou une enveloppe). Cela nécessite évidemment un processeur suffisamment rapide et de la RAM pour effectuer tous ces calculs en temps réel, surtout dans le cas des modulations.
Sinon, il existe aussi une sorte de supercherie marketing (pléonasme !
) qui est parfois appelée "morphing" par abus de langage, mais qui ne consiste qu'à une pseudo-transition de l'onde de départ vers celle d'arrivée (et vice-versa) par
superposition des signaux audio à l'aide d'un mixer à la façon d'un
crossfading. Dans ce cas, il n'y a évidemment aucun recalcul des valeurs intermédiaires des samples pour passer d'une forme d'onde à une autre, et le hardware interne nécessaire à cette opération est donc à peu près celui d'une simple mixette audio de DJ, ou au mieux d'un double VCA.
Cependant, il est possible que l'effet sonore obtenu arrive malgré cela à ressembler à celui d'un véritable morphing, en fonction des formes d'ondes utilisées.