Ha! Ha! Haaaaaa!
Vous ne vous attendiez pas à me voir là, hein?
Oui on m'a fait un Ausweiss, contre la promesse (que j'ai proposée spontanément) de me tenir bien sage sans mettre le bouzou sur des sujets qui ne m'intéressent pas.
Ceci posé, que je vous raconte: Il y a eu voici une quinzaine, "quelque part", une conversation à propos de la FM en général et des DX en particulier, à laquelle a participé notre Maître-ès-FM bien connu, j'ai nommé El Grande Guru.
Il y a longtemps, mis en appétit par les principes abstraits de la synthèse FM, j'avais acquis un TX802, sur lequel je tentai avec une présomption certaine d'appliquer ce que je pensais avoir compris.
C'est pas que j'avais tout compris de traviole, notez bien, c'est que cette bécane cache derrière son piteux écran de 2 lignes et 40 caractères une complexité assez terrible, qui sans doute se prêtait mal à un apprentissage ex nihilo.
Bref, je me suis rapidement perdu dans les menus et sous-menus, et dans l'étendue perplexifiante des 32 algorithmes disponibles et de la mise en mémoire des patches, songs, et chépukoi encore...
Ayant fait part ici et là de mes difficultés, puis de mes déboires, ce magnanime personnage (EGG) me proposa l'échange de mon encombrante usine à gaz contre une petite merveille de rareté analogique, un EKOsynth P15, qui sonne comme un bon gros dinosaure transalpin!
Mais ça m'a repris figurez-vous, parce le principe continuait de me titiller...
A peine un an plus tard, une petite visite chez Hugh Le Caine ("la Sonde"), puis sur VSE me persuada qu'un DX11, un DX27 ou un DX9 (4 opérateurs, 8 algorithmes) seraient à même de considérer avec patience mes modestes facultés d'abstraction, et de me mettre le pied à l'étrier.
Je ne tardai pas à dégotter une annonce pour un DX9 à vil prix (Midi en panne, r à b...
), qui arriva dans la quinzaine, brutalisé comme il se doit par les Postiers Sauvages et flancs cassés, mais fonctionnel.
Je remplaçai les flancs par du joli bois d'arbre, puis commençai à tâtonner d'une manière encourageante en théorie, mais sans parvenir à sortir de ces sonorités horripilantes firent la gloire plastifiée de la série DX au mitan des années 80.
V'là l'bidule:
)
Bref, je placardisai l'enclûme (c'est moins complexe qu'un DX7 un DX9, mais c'est tout aussi grand et lourd!), jusqu'à la quinzaine passée où le Push en remit une couche en ré-affirmant à la cantonnade (preuves à l'appui) qu'on pouvait tout-à-fait pousser la FM sur les DX à un point de finesse propre à faire oublier les sonorités en plastoque argenté sur lesquelles Yamaha se crut obligé de mettre lourdement l'accent dans les banques d'usine, afin d'enfoncer le clou de la "nouveauté".
Vingt Dieux! Mon sang ne fit qu'un tour!
Je décidai donc d'exhumer mon DX9 et de l'emmener "au ski" cette année, non pas dans le but habituel d'enregistrer une oeuvre problématique et impérissable, mais avec le projet d'apprendre aussi complètement que possible à en tirer le maximum.
Je commençai le premier jour par l'ouvrir (ce que je n'avais jamais fait) et le nettoyer de fond en comble, ce qui n'était pas du luxe.
Je ne tardai pas à m'apercevoir qu'il avait perdu la mémoire, mais comme je m'y attendais j'avais emporté dans mes bagages de quoi bricoler un peu, et une CR2032 flambant neuve.
Je tombai à l'intérieur, outre l'espèce de navritude qui me saisit à comparer la taille réduite de la carte-qui-fait-tout avec l'imposante caisse en métal qui l'abrite, sur deux détails qui me remplirent de perplexité.
Sous la platine des molettes main gauche je trouvai ceci:
Et sur la carte-mère, au-dessus d'IC13, un connecteur débranché:
Quelqu'un ici peut-il me dire si c'est normal, et sinon, si cela peut avoir un rapport avec cette fameuse panne de Midi (dont je me contrefous), ou avec autre chose?
Je précise qu'ayant trituré la bécane pendant une semaine, je n'ai remarqué aucun dysfonctionnement (appréciable par le maigre entendement que j'ai de la chose).
Quand ce fut fait, il me restait 6 jours pour explorer la bête.
Le manuel est succinct, mais finalement suffisant: Organisation fonctionnelle de l'instrument, principes de la FM à 4 opérateurs, description des fonctions et paramètres, exemples.
En quelques jours j'ai (fort laborieusement, car vous le savez cette interface est une merveille d'ergonomie
) programmé 16 sons sur les 20 emplacements disponibles.
J'ai constaté que les fameux sons typés DX chers à notre top 50 des années 80 sont souvent le produit d'une limitation à deux opérateurs, mais que quand on en ajoute un troisième, puis un quatrième, si l'effet est de moins en moins spectaculaire, il est en fait décisif en terme de (ce que j'appellerais la) qualité sonore, ou d'esthétique, et permet en effet d'accéder à des sons fins, doux, feutrés, ou énergiques sans la grossièreté du fer blanc plastifié.
Par contre je n'aime pas du tout la courbe des enveloppes, qui semble exponentielle, et qui, si elle est efficace sur les sons percussifs, produit un effet raide et franchement déplaisant quand on recherche du moelleux.
Question à ceux qui savent: Est-ce une caractéristique immuable propre à ce modèle, ou à l'ensemble des DX, ou bien est-il possible de modifier le type de courbe appliquée aux EGs? Le manuel n'en parle pas en tout cas...
D'ici un jour ou deux, je tâche de vous poster les sons que j'ai bricolés.
J'aurai aussi quelques questions précises à propos de synthèse FM "un peu élaborée", sur le principe, et sur certains points de fonctionnement des DX en particulier.
Si vous le voulez bien...