...Certes, je ne me lancerai pas dans un comparatif maladroit du DSS1 avec plusieurs autres sampleurs de cette génération, mais permettez-moi malgré tout d'en profiter pour faire remarquer au passage l'ingéniosité des concepteurs à l'époque, qui n'hésitaient pas à "
dévoyer" les fonctions premières de leurs machines pour en faire également de véritables outils de synthèse sonore à proprement parler.
...Effectivement, cette fonction "DRAW" permettant le tracé "
à main levée" des courbes de sample s'est retrouvée implémentée avec plus ou moins de réussite (surtout en termes d'ergonomie) sur plusieurs autres machines de cette période, dont le
Casio FZ-1 (ou son homologue en rack FZ-10M) que je connais bien mieux que le Korg, pour l'avoir possédé pendant quelques années.
...Mes lombaires en gardent encore un intense souvenir, d'ailleurs !
Pour donner quelques exemples de cette inventivité qui semble un peu s'être estompée au fil du temps, à part cette fameuse "DRAW", il y avait par exemple sur le Casio ce qui est décrit comme une forme de "
synthèse additive" (dixit la doc du FZ-1) permettant d'empiler jusqu'à 48 layers de sinusoïdes de fréquences différentes, en partant d'une fondamentale suivie de ses harmoniques, mixées comme on positionne les "tirettes" des orgues à roues phoniques. Sinon, fonction beaucoup plus classique, on pouvait évidemment créer un son à partir de "preset waves", plus ou moins standard (Pulse, Square, Sawtooth, Sawpulse), mais aussi une (pseudo-)random très riche en harmoniques et une jolie double-sine souvent utile pour redonner plus de coffre à un sample trop "léger". Et pour conclure, ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui de la
synthèse granulaire, sous la forme d'un court segment d'échantillon prélevé dans un sample existant en mémoire, puis utilisé comme unité d'onde de base, à la façon des "preset waves" intégrés. Rajoutons les fonctions de mixage/superposition/rééchantillonnage de samples, avec ou sans décalage temporel, et de crossfading/morphing, et on obtient enfin un joli tableau !
Les seules ombres à ce tableau, mais elles sont souvent rédhibitoires sur ce genre d'appareil, ce sont l'insuffisance de mémoire RAM, ne permettant au mieux que quelques dizaines de secondes de sampling au meilleur taux de conversion et avec le meilleur bitrate, et le(s) média(s) de stockage trop lents, trop justes en termes de quantité de datas et surtout trop fragiles, devenus obsolètes et donc quasiment introuvables aujourd'hui.