...Ben oui, quoi ! Désolé si ça t'a fait enfler les chevilles, la tête, ou les trois à la fois !
Faut dire que je suis moi-même sévèrement adepte du
multi-layering extrême (non, ce n'est pas une pratique sado-maso, bande de pervers !
), et qu'autrefois, n'ayant pas de machines avec un standard commun CV/Gate, j'étais obligé, au début, de caler mes notes avec des poids sur les claviers. Comme c'était assez galère, je m'étais rapidement bricolé un pédalier pour mes synthés, avec des switchs au pied pour "
holder" mes notes pendant que je jouais sur une autre bécane... Comme c'était aussi à l'époque où je n'utilisais pas encore une mixette pour regrouper toutes mes sources sur deux canaux, je passais toutes mes sorties par plusieurs pédales de volume. Heureusement que je jouais assis, parce qu'à la fin je m'étais retrouvé avec un bordel aux pieds digne du
RMI Keyboard Computer ...Avec déjà deux synthés (le CS30 en haut, le Trilogy en bas) sur un stand devant moi, deux autres claviers sur le côté droit (un orgue GEM portable sur ses pieds d'origine et un Pianet T posé dessus), et un pedalboard bien garni posé sur un ampli basse de l'autre côté, c'est vrai que ça pétait visuellement pas mal la frime, niveau matos ! Mais bon, pas évident de trimballer tout ça à chaque concert du groupe, sans parler de l'installation/désinstallation. Les lumbagos du lendemain n'étaient pas chose rare... D'autant qu'avec tout ce fatras dans ma bagnole remplie au max, pas question d'emmener la moindre gonzesse non plus !
...Ah, j'vous jure, c'est pas une légende : dans un groupe, les deux qui ont le moins de chances de pécho, c'est le clavier et le batteur.
...Pour le batteur, c'est assez évident : c'est celui qui est jamais dans la lumière et qui pue la sueur en fin de concert !
...Mais pour le clavier, s'il a pas une paire de roadies de confiance pour remballer son matos pendant qu'il va faire le beau à la buvette avec les groupies, c'est assez mal barré ! Finalement, dans la
chaîne alimentaire, les mieux placés, c'est le chanteur et le gratteux, sauf peut-être pour
Steve Howe (lui, c'est quand on l'écoute que le charme opère, moins quand on le regarde !)
Donc, pour en revenir au
multi-layering, c'est grâce au MIDI que j'ai pu enfin assouvir mes instincts les plus barbares de créateurs de véritables "
lasagnes sonores", avec parfois des "murs de sons" simplement à partir d'une seule note, et même jusqu'à une douzaine de sons empilés, décalés dans le temps grâce aux enveloppes, décalés en fréquence parce que légèrement détunés pour en épaissir certains, ou carrément repoussés à la tierce ou la quinte pour aller simuler des harmoniques avec d'autres, décalés en largeur avec le panning et en profondeur avec un dosage de réverb ou de delay différent pour chacun, et bien sûr décalés en volume pour équilibrer harmonieusement leur présence dans le mur... Et tout ça sur un seul synthé MIDI, mais avec au moins deux ou trois expandeurs et racks d'effets derrière, voire plus si affinités !