Cool!
Et maintenant, la cerise sur le gâteau (soyez attentifs dans le fond, c'est touffu!):
Comme vous le savez, le Delta est un instrument PARAphonique, et non POLYphonique.
Concrètement, un POLYphonique dispose d'autant de filtres et d'EGs que de voix disponibles. Par exemple, un POLYSIX dispose de 6 groupes VCO-VCF-EG-VCA. Ce qui signifie qu'après avoir joué un DO release long, si vous jouez tout de suite derrière un RE, la nouvelle note n'éteint pas la première, puisque qu'elle est jouée par l'un des 5 autres synthés complets disponibles dans les entrailles de la bestiole. Elle s'y ajoute, tandis que la première décroît lentement selon la pente déterminée par le potar RELEASE. Et ainsi de suite jusqu'à 6 notes simultanées.
C'est clair?
Bien.
Le DELTA est PARAPHONIQUE, c'est-à-dire que s'il dispose, grâce à la technologie des diviseurs, de 49 "oscillateurs" (du câlme les puristes, c'est une image), il ne dispose que d'un seul filtre, un seul EG et un seul VCA pour l'ensemble.
Concrètement, si vous jouez un DO release long, et que vous jouez tout de suite après un RE, cette nouvelle note ETEINT le DO et redéclenche l'unique enveloppe (appliquée au VCA et/ou au VCF).
Ca paraît simple comme ça, mais ça ne l'est pas autant qu'on le pense:
Pourquoi donc une nouvelle note éteindrait-elle la précédente? S'il y a bien un seul EG, un seul VCF et un seul VCA, il y a bien 49 sources (notes) disponibles, et l'on devrait entendre le reliquat des notes précédentes... (c'est le système mis en place sur le drôle de SUSTAIN du PE1000).
Or non.
Pourquoi?
Parce qu'à chaque touche du Delta correspond un condensateur (C1 à C49), qui est chargé au repos, se décharge à l'appui d'une touche (ce qui active la note demandée sur la cellule correspondante du diviseur/keyer AMI S10430), et se recharge au relâchement (donnant l'ordre à ladite cellule de muter la note précédente au profit de la nouvelle.
Ceci n'est valable qu'en jeu monophonique, puisqu'on peut évidemment jouer des accords à plusieurs notes simultanées (jusqu'à 49 en même temps, donc).
Hébin il y a une astuce: Dans certaines conditions, on peut entendre, à chaque appui d'une nouvelle note, les notes précédentes, tandis que l'EG termine son cycle.
Ca donne l'illusion presque parfaite d'un jeu monophonique (suites de notes) sur un clavier polyphonique.
Pour entendre cet incroyable bonus, il faut configurer l'EG comme suit:
A=0
D= comtuveux
S= comtuveux
R=10
Et frapper les notes TRES rapidement. Pas forcément toutes les notes très rapidement l'une à la suite de l'autre, mais chacune à l'aide d'un appui TRES bref sur la touche!
Le temps que le release soit arrivé à la fin de son cycle, on entend aussi décroître toutes les notes précédentes!
Ce n'est pas un défaut d'un exemplaire: Mes deux modules Delta ont le même comportement.
Je pense que c'est dû au temps de charge/décharge des condensateurs C1 à C49. Même réglé au minimum, ce temps n'est pas nul. Si l'on frappe la touche plus vite (sans casser ton clavier, malheureux!), on arrive à "tricher" avec le dispositif d'extinction d'une note par la suivante.
J'ai réfléchi un moment à la possibilité d'insérer un potar qqpart pour ralentir le temps de réaction de ce dispositif, et ainsi ajouter une sorte de SUSTAIN réglable à la PE1000, mais comme je suis une brêle je n'ai pas trouvé où...
M'enfin c'est utilisable tel quel.
Faut taper VRAIMENT vite (mais pas trop fort).
Bon, quoiqu'il en soit, je pense que ton réparateur serait content d'avoir la fin de l'histoire: Intéressant pour sa gouverne, et sa méthode de travail.
Je pense qu'il a trouvé la panne très vite, sans l'aide des schémas. Ces gens qui voient passer des circuits toute la journée ont une sorte de flair, et plein d'automatismes, qui leur permettent d'aller droit au but sur n'importe quelle machine juste en vérifiant quelques paramètres de base.
Mais le revers de cette médaille est qu'ils sont tributaires de la moindre distraction.