1978 a également vu l’apparition de deux disques concept, publiés sous le logo EGG, une filiale de Barclay consacrée à la musique progressive. A Hérouville, Magne avait été fasciné par le travail de Terry Riley et n’avait pas tari d’éloges sur les Pink Floyd. Il souhaitait franchir un nouveau pas et s’adonner à une musique beaucoup plus introspective, sans sombrer pour autant dans l’hermétisme qui lui fermerait toutes les portes. Après la promotion difficile de « Chansons pour pleurer à deux », il sentait qu’il devait aller de l’avant. Il avait longtemps été un précurseur, alors pourquoi n’enfilerait-il pas à nouveau sa vieille tenue de magicien des laboratoires et ne se lancerait-il pas dans ce qui l’habitait réellement, plutôt que de chercher à caresser tout le monde dans le sens du poil ? Il savait parfaitement que le succès tenait à très peu de choses. Non seulement il fallait se situer au bon endroit et au bon instant, mais il fallait sortir quelque chose qui puisse titiller l’oreille des auditeurs. Certains vendaient du vent et cela fonctionnait. A lui donc de renouer avec le public qui, depuis les débuts de Jean-Michel Jarre, semblait friand des synthétiseurs modernes. Ces machines n’avaient plus beaucoup de choses en commun avec les ondes Martenot, dont il avait été tellement gourmand. Il a donc décidé d’actionner quatre albums consacrés aux éléments, dont les deux premiers sont sortis. « La terre » et « L’eau » ont vu le jour et ont été reçus avec politesse, loin des pics de vente d’un Vangelis ou d’un Kitaro. Les réécouter aujourd’hui permet de se faire une idée rétrospective. Il ne s’agit pas uniquement de 33 tours interprétés aux synthés, mais d’une utilisation personnelle de la nouvelle technologie pour en tirer un langage moderne, moins coincé que par le passé. Inutile également de chercher à imiter des instruments existants. Dans ce cas, autant renoncer et faire appel à des solistes spécialisés.
A lire l'ouvrage de Daniel Bastié "Michel Magne, un destin foudroyé" chez Grand Angle.
Circus Magic
Et encore 1978 le LP d' H.Picart et quelques membres d' Heldon ( Pinhas / Auger / Baadez )
Découvert il y peu de temps, j'aime bien ce petit coté pop 70's de ces réinterpretations
Un album enregistré essentiellement avec des instruments rares de la collection du Musée de la Philharmonie de Paris : un fac-similé d’un clavecin de Goujon à deux claviers, Cristal Baschet, un ondioline.