Alain leduc a écrit :Étrange, effectivement : pourquoi les constructeurs japonais historiques ne semblent-ils pas réagir énergiquement à ce phénomène de clonage apparemment très lucratif et éthiquement peu correct ? Ils ont les moyens technologiques et commerciaux pour répondre. Ont-ils décidé de miser sur les numériques VA et d'abandonner l'analogique et quelles en seraient les raisons ?
Il n'y a rien d'étrange, c'est du business.
L'ingé du MS20 le fait pour l'argent ; j'espère pour lui qu'il est conscient qu'il n'est juste engagé que comme potiche, pour donner un air de légitimité au MS20 Behringer et aux produits qui suivront. Ce n'est que de la com'.
Pour ce qui est des constructeurs japonais, ils ont un souci : leurs équipes de développement sont formées à fond sur le numérique, et leurs chaînes de fabrication et approvisionnement en composants sont essentiellement centrés sur du numérique.
Il y a vraiment une perte de savoir-faire en analogique, et nombre de composants analogiques ne sont plus fabriqués.
Pour les Roland boutique, il a fallu faire appel aux anciens ingés, car pour certaines choses, les ingés du moment sont perdus.
De plus, les normes de fabrication ont évolué et sont plus draconiennes. Et même s'ils retrouvaient un (gros) stock de composants d'époque, ils ne pourraient plus ni assembler, ni commercialiser.
Les dirigeants de ces sociétés sont perdus, perplexes. Ils ont misé à fond sur le numérique ces 30 dernières années, et ne voient pas comment concilier la puissance du numérique et les économies qu'il permet avec le goût nostalgique des clients pour les vieux synthés analogiques. Ils n'arrivent pas à définir si c'est une tendance passagère, ou si ça va perdurer.
Ce qui les chagrine, c'est qu'un changement de cap technologique impliquerait d'énormes investissements qui peuvent les couler si ce n'était de la part des clients qu'une lubie passagère.
Behringer n'a pas ces problèmes. Depuis toujours, son système est de copier ce que font ses concurrents, et de faire fabriquer à bas prix par ses partenaires chinois, qui sont particulièrement flexibles. Il dispose ainsi d'une structure légère, qui lui permet d'être opportuniste, et très réactif au marché.
Et puis aussi, il fait du synthé depuis peu. Jusque-là, il fabriquait des effets et des mixers, donc essentiellement de l'analogique.
Ses collaborateurs ont l'habitude d'adapter des schémas éprouvés aux techniques de fabrication modernes.
Jusqu'à présent, Behringer n'est qu'un duplicateur.
Est-ce que les ingés qu'il a engagé vont être chargés de concevoir un produit original, ou n'est-ce que de la frime, destinée à implanter dans l'esprit des clients naïfs que la firme Berhinger est créative ? L'avenir nous le dira.